Page:Barthe - Drames de la vie réelle, 1896.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
DE LA VIE RÉELLE.

cette date au jour du départ de ce gouverneur de la province, leur refusant toute confiance, tout aide, et n’obéissant à leurs ordres que dans le cas où ils ne pourraient agir autrement sans contrevenir ouvertement aux lois établies. De plus, les Réformateurs s’obligent de souscrire les fonds nécessaires pour poursuivre et faire punir les officiers injustement nommés chaque fois qu’ils commettront une injustice ou un abus de pouvoir.

6e résolution, proposée par M. le Dr Duvert, de St-Charles, appuyée par M. le Dr Allard, de Belœil :

Résolu — que les habitants des six comtés avaient droit de s’attendre à ce que la province ne fut pas continuellement privée des avantages d’une Législation locale à ce que le Conseil Législatif serait organisé de manière à pouvoir donner un concours efficace au corps représentatif de la Législature et à respecter les besoins et les légitimes désirs de la masse du peuple. Que loin d’assister à la réalisation de si justes espérances, on a vu appeler à siéger dans le Conseil des personnes qui, presque sans une seule exception, non seulement ne jouissent pas de la confiance publique, mais sont indignes d’occuper cette position, tant par leur conduite que par leurs opinions politiques et devenues odieuses à toute la population du pays.

7e résolution, proposée par M. T. Amyot, député de Verchères, appuyée par M. le capitaine Bonin, de St-Ours :

Résolu — Que cette assemblée déclare que les dernières nominations au Conseil Exécutif de cette province ne rencontrent pas plus la confiance du public que celles dans le Conseil Législatif ; qu’elles sont d’autant plus scandaleuses qu’elles constituent la pluralité des charges, abus dénoncé antérieurement par lord Gosford lui-même, tant en sa qualité de gouverneur en chef que comme commissaire Royal eu ce qu’il réunit dans la même main les pouvoirs Législatifs, Exécutifs et Judiciaires.

8e résolution, proposée par M. E. Papineau, de St-Césaire, appuyée par M. le lieutenant Bonaventure Viger de Boucherville :

Résolu — Que cette assemblée ne voit dans ces différentes nominations que la continuation du système déjà existant de fraude et de déception, système qui a détruit tous sentiments de confiance, tant dans le gouvernement de la métropole que dans celui des colonies, de même que dans le Conseil Législatif tel que maintenant constitué. Que cette assemblée y voit aussi une autre preuve de l’opposition déclarée aux réclamations répétées de tout le pays, de même qu’une détermination bien arrêtée et tyrannique, de la part du gouvernement de Sa Majesté, de protéger et perpétuer les abus et les griefs dont se plaint la population déjà trop patiente.

9e résolution, proposée par M. Jean Marie Cormier de Contrecœur, appuyée par M. Gosselin de St-Hilaire :

Résolu — Que les nombreux et divers abus et griefs, dont cette colonie s’est plaint depuis de longues années, ont été si souvent énumérés par les représentants du peuple, et admis par le gouvernement de Sa Majesté et le Parlement de la métropole, qu’il est inutile de les récapituler ici, d’autant plus qu’ils ont été dénoncés par le peuple lui-même dans les différentes assemblées de comtés, en même temps que des mesures remédiatrices étaient suggérées. Les six comtés ne peuvent aujourd’hui que les dénoncer de nouveau et insister sur leur redressement.