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DRAMES

les souffrances qu’elle a endurées, les pertes énormes qu’elle a subies lui rapportent au centuple, dans un avenir le plus rapprochée possible, joie, bonheur et prospérité.


Durant l’inondation, samedi, deux braves mères de famille de Sainte-Anne ont donné le jour, l’une, Madame Paul Mongeau, fils de Paul, à un enfant, l’autre. Madame Pierre Millette, fils de Ed., à deux enfants.

Les habitations de ces deux personnes étaient, lors de leur accouchement, recouvertes de plusieurs pouces d’eau et, deux jours après, l’on était obligé de transporter sur des matelas, et ces mères et leurs enfants, pour les empêcher d’être complètement submergés, et les soustraire à une mort presque certaine.

Cet incident de l’inondation ne sera pas l’un de ceux qu’on oubliera le plus facilement.


Un autre incident digne d’étre noté ici, est le suivant : Lundi, l’épouse de M. Léopold Morasse, qui était à sa résidence, que l’eau entourait complètement à une hauteur de quatre ou cinq pieds, a dû être transportée chez M. le capitaine Ls. Morasse, à Sorel, dans un état des plus critiques. Quelques heures plus tard elle donnait naissance à une fille qui a été baptisée sous les noms de Marie-Catherine-Blanche,


Souscription en faveur des inondés de Ste-Anne et des Îles de Sorel.
La Banque d’Hochelaga, Sorel
$100.00
La Banque Molson,
do
100.00
E. A. D. Morgan, avocat, Montréal
50.00
Chaput fils & Cie,
do
100.00
Mlle Kittson, Sorel
30.00
Compagnie Richelieu & Ontario
100.00
La Cie Sincennes McNaughton Montréal
50.00
James Sheppard & Fils. Sorel
25.00
Capt. A. Johnston
do
2.00
D. Finlay & Fils,
do
25.00
Alphonse Piché,
do
2.00
Dame Vve Nor. Paulet,
do
1 poche de fleur


XIV

Ces récits authentiques des débâcles que nous avons racontées, donnent une idée au lecteur de ce qu’a pu être la débâcle du Richelieu, il y a près de 60 ans et dont fut témoin occulaire notre excellent curé que nous ayons, on s’en rappelle, laissé en compagnie du père Antoine et autres sur la côte, longeant le Richelieu.

La rive opposée au fort ou bourg de Sorel était alors bordée de grands arbres. Cela constituait, on le comprend, une protection pour les rares habitations qu’il y avait en ce temps éloigné, de ce côté du Richelieu où est située, aujourd’hui, la paroisse de St-Joseph.

Des montagnes de glace s’offraient à la vue, mais le port de Sorel était alors quasi désert, les bateaux-à-vapeur n’existant pas et les voiliers d’ou-