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qui part des plus humbles pour monter jusqu’aux plus relevés. Il en est de même dans la hiérarchie des Idées ; et selon les genres, selon les espèces, selon les individus, où on les contemple, elles forment une continuité et une chaîne, qui s’étend, du monde obscur où nous sommes, jusqu’au sommet de l’Être, et au suprême ordonnateur, qui est Dieu.

Ainsi les Idées, en nous apprenant d’abord ce que sont essentiellement les choses, nous révèlent en quelque sorte le plan de l’univers, le plan du Cosmos, l’Ordre, que les Pythagoriciens ont si bien nommé. Elles sont la marque du divin dans les choses. A ce titre, les Idées sont éternelles, comme le monde, comme Dieu. Tout en étant dans les choses périssables, elles ne périssent pas avec elles ; ce sont des formes intelligibles et incorporelles, que l’école de Mégare plaçait avec raison dans une région supérieure et invisible, et dont elle faisait les véritables êtres.

Platon n’hésite point à dire que cette faculté de comprendre le général, en d’autres termes, ce qui est renfermé sous une unité