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dans l’alphabet, il n’y a que trois lettres doubles Xi, Psi, Dzéta, c’est qu’il n’y a que trois consonances en musique. Mais, d’abord, il y a plus de trois consonances en musique ; et, en outre, on pourrait combiner les consonnes deux à deux autant qu’on le voudrait, et représenter chaque combinaison nouvelle par un signe unique. S’il n’y a que trois lettres doubles, dans l’alphabet, c’est que, dans l’organe de la voix, il n’y a que trois articulations à la suite desquelles on puisse prononcer le Sigma sans trop d’effort. On dit encore que, de l’Alpha à l’Oméga, il y a autant d’intervalles que de la note la plus basse à la plus haute sur la flûte ; et il se trouve que ce même nombre correspond, d’après les Pythagoriciens, à l’harmonie complète de l’univers. On fait des rapprochements non moins ingénieux, et non moins faux, entre les tons de la lyre et les syllabes du vers hexamètre. On pourrait en faire une multitude d’autres, qui seraient tout aussi brillants, et tout aussi trompeurs. Mais qui ne voit que, dans tous ces faits, il n’y a réellement que des coïncidences fortuites,