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infini, si ce n’est réellement et en acte, du moins en puissance. Est-il un seul corps qui ne soit fini ? Et comment concevoir un corps qui serait infini en acte, ou simplement même en puissance ?

Ainsi, le nombre, tel que les Pythagoriciens l’entendent, n’est ni l’essence, ni la matière des êtres. Encore moins, est-il la cause du mouvement. Si le nombre a une propriété de toute évidence, c’est que, étant immuable et indestructible, de toute nécessité il est immobile. Étant lui-même soustrait au mouvement, comment pourrait-il transmettre aux choses le mouvement qu’il ne possède point ? Or, le mouvement, le changement, est partout et perpétuellement dans la nature. Et qu’est-ce qu’une théorie qui supprime, dans les corps, leurs qualités les plus frappantes, leur étendue, leur poids et leur mouvement ?

Bien plus, le nombre qui ne peut expliquer la nature générale des êtres, n’explique pas mieux les entités mathématiques elles-mêmes. L’arithmétique, où règne le nombre, n’épuise pas les mathématiques ; à