Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/29

Cette page n’a pas encore été corrigée

Trois ou quatre siècles avant lui, la philosophie était née sur les côtes de l’Asie Mineure, dans la patrie d’Homère, avec Thalès de Milet, Pythagore de Samos, Xénophane de Colophon ; elle s’était propagée dans l’Attique et dans la Grande Grèce ; et, servie par un heureux instinct, elle avait déjà fait bien des découvertes, en s’occupant, il est vrai, beaucoup plus des choses extérieures que des phénomènes de l’intelligence. C’est Pythagore qui lui a donné son beau nom, en inventant celui de Philosophe. Socrate et Platon, qu’il ne faut jamais séparer, avaient, en termes magnifiques, célébré la philosophie, dont ils avaient conçu une pensée aussi haute qu’Aristote devait le faire après eux. A en croire Platon, c’était en pratiquant la philosophie, durant cette existence, que l’homme pouvait s’assurer une résurrection, et même une vie éternelle, dans un monde meilleur. Le philosophe seul, en contemplant l’essence immuable et absolue des choses, était en commerce avec le divin, sous la loi de l’ordre. Mais la Dialectique, telle que Platon l’exposait,