Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/26

Cette page n’a pas encore été corrigée

savoir. Bien plus, sous les causes particulières, ils ne tardèrent pas à s’élever à la conception d’une cause unique ; ils se demandèrent comment l’univers s’était formé ; et la curiosité de l’esprit ne s’arrêta que quand il fut parvenu à cette limite infranchissable de la cause qui embrasse et domine toutes les autres causes. Enfin, en voyant que le but dernier de chaque chose est le bien de cette chose, les hommes pensèrent que le but de la nature entière ne peut être, d’une manière universelle, que la plus grande somme de bien possible.

La Philosophie première est donc, selon Aristote, la plus générale des sciences ; elle est la science des principes et des causes ; elle est la plus désintéressée et la plus libre de toutes, puisqu’elle n’est subordonnée à aucune, et qu’elle ne travaille que pour elle-même ; il n’y en a pas de plus claire, parce que rien n’est plus clair que les principes ; elle est purement rationnelle, parce que la sensation est incapable de nous faire concevoir les principes et les causes ; elle est plus exacte et plus précise que toute autre