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réflexion devrait arrêter notre orgueil. Comme les choses sont perpétuellement mobiles, nous deviendrons des Anciens, à notre tour, ainsi que les jeunes gens deviennent des vieillards. Prenons garde, en étant injustes et aveugles pour ceux qui nous ont ouvert la carrière, de préparer et d’autoriser les dédains de ceux qui nous y succéderont, aussi éloignés de nous que nous le sommes nous-mêmes de Thalès, de Pythagore, de Xénophane, d’Anaxagore, de Socrate, de Platon et d’Aristote.

D’abord, il faut se rappeler que le mot même de Métaphysique n’appartient pas à Aristote ; il est venu de ses disciples, ou de ses commentateurs, peut-être d’Andronicus de Rhodes. Pour Aristote, ainsi qu’on vient de le dire, et qu’on peut le voir dans tout son ouvrage, cette partie de la philosophie, qui est la plus générale et la plus haute, se nomme la Philosophie première, et parfois aussi la Théologie, ou Théodicée. Si l’usage n’avait consacré le mot de Métaphysique, il y aurait quelque utilité à le changer, parce qu’il est décrié, non pas seulement auprès