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bien comprendre Aristote. Magna animi contentio adhibenda est in explicando Aristotele [1]. » Cicéron étudiait aux écoles d’Athènes, deux cents ans environ après la mort du philosophe ; il entendait les leçons et les explications de ses successeurs, encore tout imbus de la tradition. Il apportait lui-même à ces labeurs une aptitude des plus rares, et un zèle qui ne s’est jamais éteint. Si, dans des conditions si favorables, l’orateur Romain avait tant de peine à pénétrer la pensée d’Aristote, ne soyons pas surpris de la peine que nous avons nous-même à la saisir. Elle vaut les fatigues qu’elle coûte ; et, malgré tout ce que vingt-deux siècles ont dû nous apprendre, elle peut encore nous instruire et nous intéresser puissamment. Il est impossible de rétablir un peu d’ordre et de régularité dans ce monument qu’une mort inopinée laissa inachevé, comme tant d’autres. Mais, parmi ces fragments mutilés et sans suite, il s’en trouve d’admirables, qui sont dignes d’être conservés à jamais ; dans

  1. Fragment de l’Hortensius, cité par Nonius, liv. IV, t. XXXV, p. 262 de la petite édition de Victor Le Clerc.