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gasthène dut en rencontrer beaucoup sur les bords du Gange. Je ne doute pas non plus qu’il ne faille reconnaître encore des Bouddhistes dans les Pramnes ( altération du mot Sarmanes), dont parle Strabon (1), adversaires des Brahmanes, dont ils se moquent et qu’ils traitent de charlatans.

A ces renseignements, qui nous ont été transmis par les Grecs, j’en ajoute un dernier. Le nom de Bouddha est cité pour la première fois par saint Clément d’Alexandrie, ’est-à-dire dans III° siècle de notre ère (2) ; et comme saint Clément tire de Mégasthène tout ce qu’il dit des phi losophes indiens, il ne serait pas impossible de supposer qu’il lui emprunte aussi le nom du réformateur ; car l’am bassadeur de Séleucus Nicator, l’aura sans doute entendu prononcer plus d’une fois dans le cours de son voyage, et dans une ville qui avait été d’assez bonne heure le centre de la réforme.

Ainsi les documents les plus avérés, grecs, indiens, chinois (3), s’accordent et se soutiennent pour attester de la manière la plus irrécusable que le Bouddhisme existait dans l’Inde avant l’expédition d’Alexandre ; ainsi nous pouvons admettre sans scrupule la date minimum de la mort du Bouddha que nous empruntons des Singhalais ;

1 ) Strabon , livre xv , p . 494 , édit . de Casaubon . (2) Saint Clément d'Alexandrie , Stromat . t. I , p . 305 , éd . de Sylburge. (3) Les documents arabes , fort curieux pour l'histoire moderne de l'Inde , ne nous apprennent rien sur ces temps reculés ; on peut voir le savant mémoire de M. Reinaud sur l'Inde anté rieurement au milieu du XIe siècle de l'ère chrétienne , Mé moires de l'Académie des inscriptions et belles - lettres tome XVIII .