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ndique certainement les Bouddhistes dans les Sarmanai ou Garmanai, dont il fait une secte de philosophes oppo sés aux Brahmanes ( 1), et qui s’abstiennent de vin et de tous rapports sexuels. A ces traits, et à l’étymologie même du mot, d’ailleurs très-peu effacée, on ne peut méconnaître les Bouddhistes, qui se sont donné spécialement le nom de Cramana, ou d’ascètes domptant leurs sens. On ne peut les méconnaître non plus à cet autre trait que rappelle aussi Mégasthène : « Les Sarmanes, dit-il, ont avec eux des femmes qui participent à leur philosophie, et qui, comme les hommes, sont vouées à un chaste célibat. » Enfin Mé gasthène ajoute que ces philosophes, pleins de frugalité, vivent des aliments qu’on leur donne et que personne ne leur refuse. N’est— ce pas là, je le demande, une descrip tion fidèle des mœurs particulières aux Bouddhistes et que les Brahmanes n’ont jamais partagées ? Ne se rappelle t-on pas que le célibat et la mendicité sont deux condi tions imposées par le Bouddha à ses religieux ? Si Mégas thène est le seul des historiens grecs de cette époque à parler aussi distinctement des Bouddhistes, c’est que, se lon toute apparence, il est le seul qui en ait vu. Dans la partie du Penjab, où pénétra l’expédition macédonienne, le Bouddhisme ne s’était pas propagé, tandis qu’il floris sait dans la contrée dont Patalipoutra était la capitale (2). Onésicrite, Néarque, Aristobule ne rencontrèrent pas de Bouddhistes sur les bords de l’Indus et de l’Hypasis ; Mé

) Mégasthène , dans Strabon , xv , p . 711 ; Fragments des

historiens , t . II , p . 435 , édit . Firmin Didot . (2) C'est à Patalipoutra , capitale du Magadha , que fut convo . qué le concile auquel s'adresse Piyadasi dans la missive dont il a été question plus haut . Voir M. E. Burnouf , Lotus de la bonne loi , p . 727.