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chez des peuples qu’il poliçait en les convertissant. Dans ces contrées désolées et peu habitables, le prosélytisme n’avait pas dû faire de bien rapides progrès ; et si les hor des du désert de Gobi étaient déjà bouddhistes, il fallait évidemment que l’apparition du Bouddhisme dans l’Inde fût considérablement antérieure.

On sait que la foi nouvelle fut reçue et fondée en Chine publiquement, sous l’empereur Ming-Ti, en l’an 61 de notre ère, et que dès lors commença la traduction des livres bouddhiques en langue chinoise. Aussi M. Stanislas Julien a-t-il pu constater que le Lalitavistara, rapporté de l’Inde avec quelques autres ouvrages bouddhiques, avait été traduit jusqu’à quatre fois. La première de ces traductions est placée par les témoignages les plus authen tiques des historiens chinois entre les années 70 et 76 de notre ère, tandis que la dernière descend jusqu’aux VIII ou au IXe siècle (1). Il y avait donc dès le commencement de l’ère chrétienne des communications actives entre les bouddhistes indiens et les néophytes chinois. Elles consis taient surtout en échange de livres ; et la renommée de la religion nouvelle était assez grande pour être parvenue jusqu’aux maîtres du céleste empire ; ils envoyaient des missions dans l’Inde pour en rapporter les Soûtras boud dhiques ; et dans leur enthousiasme pour tant de sagesse et de sainteté, ils n’hésitaient point à embrasser la croyan ce du Bouddha, dès qu’ils l’avaient suffisamment connue. Il paraît que ces relations religieuses de la Chine et de l’Inde avaient commencé en l’an 217 avant notre ère, par le voyage d’un apôtre samanéen qui, à travers mille périls, avait pénétré le premier dans l’empire du Milieu (Voir le (1) Voir la note de M. Stanislas Julien dans le Rgya ich’er rol pa de M. Ed. Foucaux, tome II, préface, p. XVII