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grande découverte, un jeune médecin hongrois, Csoma, de Körös, en Transylvanie, enflammé du même héroïsme que naguère notre Anquetil— Duperron, pénétrait seul et sans aucun appui au Tibet ; il en apprenait la langue, et il publiait quelques années plus tard, en 1834, dans le Journal de la Société asiatique du Bengale, et dans les Re cherches de cette compagnie, des analyses détaillées de deux grands recueils tibétains appelés le Kah— gyour et le Stan-gyour. Ces deux recueils, dont le premier contient, en 100 volumes, 1083 traités, et dont le second, en 225 volumes, en contient près de 4, 000, ne sont, comme leur nom l’indiqne en tibétain, que des traductions ( 1) faites, au VIIe siècle de notre ère, par les missionnaires bouddhi ques réfugiés au Tibet. La loi du Bouddha, transportée dans ce pays par des étrangers, y était devenue bientôt la religion dominante, et le Bouddhisme tenta de faire alors pour ces contrées demi-barbares, ce que l’influence bien faisante du christianisme faisait pour tant d’autres durant le moyen-âge. Toutes ces traductions ont reproduit avec la fidélité la plus scrupuleuse les originaux sanscrits, dont la lettre était sacrée et presque divine. Or, ces originaux étaient ceux-là mêmes que M. Hodgson avait découverts au Népal ; et la totalité des quatre —vingt-huit ouvrages qu’il s’était procurés et qu’il avait communiqués si libéra lement à l’Europe savante, se retrouve dans le recueil du Kah-gyour, que, par une autre libéralité non moins admirable, la Société asiatique du Bengale a offert en don à la Société asiatique de Paris, en 1835.

(1) M. Ph. Ed. Foucaux, traduction française du Rgya tch’er rol pa, préface, page vii, en note : gyour veut dire « traduc tion ; » kah ou bkah veut dire « commandements ; » et stan ou bstan, instructions. >>