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après avoir échoué dans les contrées qui l’avaient produi te, et avoir été chassée de l’Inde, s’est répandue triom phante au nord, au sud et à l’est, sur des pays immenses où elle règne encore.

Je ne hasarderai en ceci aucune conjecture, et je loue trop hautement l’exemple prudent de M. E. Bur nouf, pour ne pas rester fidèle à ses conseils. C’est à ses propres ouvrages ou à des ouvrages qu’il a lui-même approuvés, que j’emprunterai tous les faits incontestables que je citerai, et qui sont dès à présent beaucoup plus nombreux qu’on ne serait peut-être porté à le croire, si l’on s’en tenait aux reproches tant de fois et si justement adressés à l’Inde, de n’avoir ni chronologie ni histoire. Le Bouddhisme, né dans le sein du monde brahmanique, et tentant de le changer, a, si ce n’est une date précise, du moins une date minimum qui le place sept siècles avant l’ère chrétienne, et l’on verra que ce témoignage si essen tiel, emprunté à des auteurs indiens et aux annales sin ghalaises rédigées en pâli, au quatrième siècle de notre ère, est confirmé dans les limites restreintes où nous le pre nons ici, par les témoignages unanimes des peuples boud dhiques, népalais, cachemiriens, tibétains, mongols, et, avant tous les autres, par les Chinois, qui sont de si minutieux annalistes. C’est là un point de fait qu’il ne faut jamais perdre de vue dans tout ce qui concerne l’Inde ; car on sent que, si l’on pouvait élever sur l’époque du Boud dhisme les doutes qu’on a si longtemps, quoique si légè rement entretenus, tout intérêt serait à peu près enlevé à ces laborieuses recherches dont l’Inde a été, et sera pour bien des années encore, le légitime objet.

On peut se convaincre, si l’on veut, par un bien déci sif exemple de tous les progrès qu’ont faits depuis trente ans seulement ces belles et difficiles études. Pour que cet