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qu’il était doué de toutes les qualités d’esprit nécessaires pour jouer encore un autre rôle que celui qu’il a choisi et si constamment gardé. Qui peut douter qu’avec la vivacité et la justesse d’intelligence qu’il possédait, il n’eût pu se faire l’historien brillant du Brahmanisme et du Bouddhis me, au lieu d’être le patient interprète des monuments qu’ils ont produits ? Mais qui peut douter aussi, quand on connaît l’état réel des choses, qu’il n’ait été mille fois plus utile par ces travaux plus modestes en apparence, qu’il ne l’eût été par des travaux plus ambitieux, mais moins sûrs ? L’histoire elle-même doit s’applaudir que des esprits de cette puissance se contentent de lui préparer des matériaux, et qu’ils ne se hâtent pas d’élever un édifice dont les assises ne sont encore ni assez nombreuses ni assez fortes.

Le Lotus de la bonne loi, que la pieuse bienveillance d’un ami et d’un disciple, M. Jules Mohl et M. Théodore Pavie, a publié après la mort de M. E. Burnouf, confirme les réfléxions que je viens de présenter ; et je ne crois pas que, dans aucun de ses ouvrages, même dans son Com mentaire sur le Yaçna, ses éminentes facultés de philolo gue et son admirable méthode se déploient avec plus d’é clat et de profit. Le livre, comme son titre seul l’indique, sc compose de trois parties distinctes d’abord le Lotus de la bonne loi, traduit sur l’original sanscrit, un des Soûtras développés les plus vénérés au Népâl, et qui fait partie des neuf Dharmas, ou livres canoniques, que reconnaît l’ortho doxie Bouddhique[1] ; en second lieu, des notes plus ou moins longues sur chacun des vingt-sept chapitres du Lotus, ne laissant aucun terme ni aucun fait un peu ob-

  1. E. Burnouf, Introduction à l’histoire du Bouddhisme indien, page 14.