Page:Barthélemy, Méry - L’Insurrection, 1830.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Voyons ! qui vengera la sainte royauté ?
Accourez, professeurs de légitimité !
L’heure sonne ; au secours des vieilles monarchies !
Arborez le panache à vos têtes blanchies ;
Héroïques Lambesc, superbes Besenval4
Montrez-vous, c’est l’instant de monter à cheval ;
Sortez du Carrousel par les hautes arcades,
Poussez vos fiers chevaux contre nos barricades,
Appelez au soutien du trône et de l’autel
Les enfans de Mechtal et de Guillaume Tell.
Ils sont venus ! voyez leur livrée écarlate ;
Là, dans leurs pelotons, la fusillade éclate5 ;
Ici les hauts lanciers, la javeline en main,
Sur les groupes massifs labourent un chemin,
Et dans les rangs confus surgit auprès du glaive
Le chapeau galonné des licteurs de la Grève6.

La mort nous enveloppe, entendez-vous nos cris ?
Au secours ! au secours ! défenseurs de Paris !
Venez prendre une part dans nos combats épiques ;
Vous qui sortiez jadis avec cent mille piques,
Redoutables faubourgs Saint-Antoine et Marceau,
Du vieil Hôtel-de-Ville envahissez l’arceau ;
Saluez en passant l’ombre de la Bastille,
Le canon du dix-août va tonner à la grille,