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de prix et les couleurs brillantes, le bohémien eût ri de sa misère et porterait gaiement de poétiques haillons, si l’ambition qui domine cet étrange assemblage ne vous avait marqué au berceau de sa terrible empreinte et ne vous eût forcé à marcher dans de mystérieux chemins.

Si je vous avais dit, il y a un an : Ryno, je vous aime tant que je me sens assez forte pour pouvoir vaincre dans votre cœur ma sombre et pâle rivale. Je me sens désormais assez d’amour pour satisfaire à toutes les exigences de votre nature inquiète, de votre esprit mobile. — Partons. — Oubliez pour moi vos rêves d’avenir, vos orgueilleuses espérances, votre indomptable soif de domination. — Soyons amants et poètes sous un ciel éclatant comme vous les aimez… Certes, si j’eusse parlé ainsi. Ryno eût folle-