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ajoutant que de « mémoire d’homme » on n’avait été à pareille fête.

Hum ! ce n’est guère flatteur pour ceux qui se sont mariés avant cette époque. Je suis sûre que les nouveaux époux n’auraient pas été charmés d’entendre les réflexions qu’une partialité si flagrante a dû provoquer.

« Disons donc brièvement que l’union conjugale des nouveaux époux a été bénie par un autre cousin de épousée. »

C’est la première fois, je le ferai humblement remarquer qu’il est question de cousinage. Je ne saurais donc vous donner des nouvelles du premier cousin auquel il est fait une lointaine allusion.

Seulement le sens ambigu de la phrase suggère que la cérémonie a dû avoir été déjà faite par un premier cousin, et ça laisse une impression désagréable dans l’esprit du lecteur.

« La messe en musique fut une splendide messe en musique, continue le fidèle narrateur. Coïncidence digne de remarque, l’organiste de la circonstance fut la propre sœur de la mariée… »

Il y a des gens qui persisteront à ne rien voir de miraculeux dans ce fait ; il est vrai de dire que nous sommes dans un siècle où le scepticisme et l’incrédulité règnent en maîtres.

« À l’issue du repas, fort bien servi » — ceci est une attention délicate pour les garçons de table, — « et non moins goûté des convives » — cela est un compliment indirect aux marmitons, de sorte que par ce tour de diplomatie raffinée il n’y aura pas de jaloux, — « il y eut des discours élogieux sur l’héroïne du jour et sa famille. »

« L’époux répondit au nom de sa femme dans les termes les plus appropriés ; dissimulant, (fi ! le vilain hypocrite) sa légitime fierté et son contentement, sous