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les yeux autour de nous, on peut apprécier le progrès que les connaissances du sexe féminin ont fait en quelques années.

On commence à ne plus s’étonner que nous souhaitions étendre nos désirs au delà des bornes de la sainte ignorance qu’on s’était plu à nous marquer. Il est temps d’en finir avec ces méthodes absurdes d’enseignement insuffisant, à vues étroites et à connaissances restreintes, qui nous préparent si peu à la grande lutte de la vie.

Bien que plusieurs, — et souvent les pires adversaires de la revendication des droits féminins sont des femmes, — bien que plusieurs, dis-je, nous disputent encore l’admission aux études classiques, il en est cependant un grand nombre qui ont compris que la femme a besoin, dans son intérêt et dans celui de l’humanité, de l’entier développement de ses facultés intellectuelles, de cette éducation forte et profonde que l’on croit indispensable à l’autre sexe.

On l’a si bien compris que les universités de l’étranger ont presque toutes ouvert leurs portes aux femmes.

En Suisse et en Suède, dans le Danemark, la Finlande, la Hollande et l’Italie, les femmes ont le privilège de suivre les cours qui se donnent dans les universités de ces différents pays.

Dans la grande République française, le Collège de France et la Sorbonne recrutent, parmi les jeunes filles, nombre d’élèves, des fréquentantes assidues.

Tout récemment encore, je lisais que Mlle Jeanne Benaben, après un examen très sérieux, avait été admise à la licence en droit, et qu’elle était sortie bonne première d’un concours ou tous les autres compétiteurs portaient barbiche.

En Angleterre, on compte plusieurs universités exclusivement consacrées aux femmes.

Dans l’université de Bombay, on cite des travaux d’érudition très profonde, accomplis pas la partie du sexe féminin qui y suit des cours.