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À remarquer que toutes les constructions du prince Edward sont de forme ronde. Je ne saurais en donner la raison.

Je parlerai, dans une autre chronique, du Prince’s Lodge, sa maison de campagne, bâtie à quelques milles d’Halifax, et l’on verra que les habitués n’y menaient pas une vie très édifiante.

Allons, il faut que j’abrège. C’est dommage, j’ai encore tant à dire ; mais il n’est jamais permis d’abuser ainsi de la patience des gens.

Je dirai un mot cependant des églises. Les plus remarquables, au point de vue de l’ancienneté, j’entends, sont les églises protestantes.

Saint Paul’s Church, le plus vieux temple de la ville, a ses murs recouverts d’épitaphes et de plaques de marbre à la mémoire des officiers impériaux et autres personnages de noblesse, morts à Halifax. Ce sont les saints des Anglais, qui ne sont pas loin de considérer des titres et un blason comme le meilleur brevet pour forcer jusqu’aux portes du ciel.

L’église St-Paul a été bâtie par le gouvernement ; il faut croire qu’un gouvernement qui bâtit des églises est chose rare, puisqu’on a pris la peine de graver ce fait sur une pierres du frontispice.

Après les églises, les cimetières.

Le plus ancien est en face de la résidence du lieutenant gouverneur, et s’appelle St. Paul’s Old Churchyard. J’y ai déchiffré des pierres tombales portant la date de 1786. À l’entrée, un superbe et imposant monument en forme d’arche, surmonté du lion britannique, est élevé à la mémoire des officiers, enfants de la ville, morts pendant la guerre de Crimée.

J’ai fini, il le faut bien, et cependant j’aurais encore tant à écrire sur les attractions de la petite capitale de la Nouvelle-Écosse. Pour ne pas être trop longue néanmoins, je remets à la semaine prochaine de vous parler de la ville, un jour de marché, et des places d’eau aux environs.