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main et qui sont très liées par leurs rapports d’amitié et leurs relations de commerce.

Le Nouveau-Brunswick étant plus connu de nous que ses voisines, je n’en parlerai pas, pour éviter les répétitions, et je consacrerai mes souvenirs de voyage à ces dernières, où j’ai d’ailleurs séjourné plus longtemps.

D’abord Halifax, un petit Québec par le site, la citadelle et les antiquités historiques qui y abondent. Les agréables moments que j’ai passés là à fureter partout, à interroger ces vieux monuments, silencieux témoins des faits héroïques qu’ils rappellent !

Comme emplacement, Halifax jouit d’une position splendide sur les bords de l’océan, qui y a creusé un des plus beaux ports de l’Amérique du Nord.

À l’entrée du havre se trouvent plusieurs petites îles, fortifiées et garnies de troupes comme si la ville devait être attaquée demain. Mais Halifax est une station militaire et possède en garnison plusieurs détachements de troupes régulières ; sa citadelle, ses bastions et ses remparts sont sans cesse arpentés par des sentinelles, qui montent leur faction, le fusil au bras.

Oui, tout est militaire dans la minuscule capitale de la Nouvelle-Écosse ; dans les rues, on croise à chaque instant des habits bleus ou rouges. Les femmes des officiers forment le dessus du panier de la société, et tout ce qui n’est pas admis dans les cercles militaires n’est que de la « vile canaille, » comme on disait de la roture au temps de Louis XIV.

La citadelle vient en premier lieu dans la liste des lieux à visiter.

Très imposante et très intéressante, cette citadelle ; un soldat se tient toujours à la disposition des touristes, et se prête avec beaucoup d’obligeance à fournir toutes les informations que l’on demande. J’y suis allée avec des touristes américains qui l’ont assez questionné, le pauvre homme.

J’ai vu, à l’intérieur des fortifications, ces énormes ca-