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L’été va bientôt être à nos portes. Combien d’entre nous s’achemineront pédestrement jusque sur la montagne, s’abreuver d’air pur, et jouir du beau spectacle de la nature ? Il y en a qui croient que, pour se donner cette jouissance, il faille un équipage splendide et des laquais en livrée.

Jugez maintenant !

Le plan proposé dans la lettre que je reproduis au commencement de cette chronique, est un des meilleurs dont puisse bénéficier notre sexe.

Vous voyez les Anglaises s’adonner à ces jeux, en plein air, avec une ardeur sans pareille tout le long de la belle saison, et ne rien épargner pour s’en procurer l’avantage.

Nous, nous ne souscrivons à rien, non par mesquinerie, — notre nationalité n’est pas avare, Dieu merci, — mais par apathie, par manque d’initiative, et parce que le mouvement n’a pas été imprimé dès notre jeunesse.


Lundi, 26 mars.

Alléluia ! Voici les beaux jours, le gai soleil, le doux printemps.

On dirait que Pâques est le signal d’un plus grand réveil dans la nature, et, que la chaleur des longs cierges pascals fait fondre les neiges avec la rapidité d’un enchantement.

Les vieux, en secouant la tête, se sont demandés :

— Est-ce bien le printemps ?

Et les jeunes ont répété, dans le radieux éclat du renouveau :

— Est-ce bien le printemps ?

Oui, c’est le printemps, car les grives, ces hérauts des beaux jours ont fait leur apparition.