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les flexions de la tête et du corps, sans oublier les principes mêmes de la callisthénie, qui sont, la marche et le pas gymnastique.

Aussi, il faut voir l’œil vif, la mine fleurie et l’air de santé qui rayonne sur ces figures de jeunes filles. Elles y poussant là, sous ce régime bienfaisant, droites comme des pins : les épaules sont bien effacées, la démarche est ferme, le pied élastique et sûr.

Avec pareil système, point de dos courbé avant l’âge, point de poitrine rentrée, de pas nonchalant, ou lourd, comme si on traînait un boulet derrière soi.

Ces exercices, loin d’être un objet de fatigue, sont une réparation aux forces épuisées : ils endurcissent les membres, trempent le tempérament, rendent plus vigoureux et plus énergiques

Oui, plus énergiques. Et dans ce siècle de névrosées et de malades imaginaires, ce n’est pas une mince considération.

Les longues promenades à pied sont encore trop négligées, parmi les Canadiennes.

Il faut avouer qu’on n’en prend guère l’habitude première dans nos maisons d’éducation, lesquelles, pour la plupart, étant situées au centre de la ville, et, n’ayant que des cours extrêmement exiguës, en sont réduites à faire arpenter à leurs élèves, deux à deux, et très lentement, dans une atmosphère viciée, l’asphalte de nos trottoirs.

Ces promenades-là ne sont guère saines. Il faut de toute nécessité un plus long parcours et un plus large horizon.

Les Canadiennes, — les citadines surtout, — pourtant si actives et si vives, sont paresseuses pour marcher. Elles iront bien faire quelques emplettes, flâner un peu dans les rues fréquentées, mais, pour la moindre longueur de chemin dépassant la limite ordinaire, vite, on monte en tramway.