Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai même vu, dans la partie ouest de Montréal, des établissements expressément consacrés à ces modes d’entraînement, et, je ne crois pas qu’on puisse en citer un seul, dans le quartier canadien de notre ville.

Il est, de fait, que cette partie de l’éducation, chez les jeunes filles, — naturellement, tout ce que je dis ici ne s’adresse qu’à mon sexe, — que cette partie de l’éducation, dis-je, est fort négligée. Tandis que les écoliers des collèges et des universités s’adonnent à tous les jeux propres à développer et fortifier leur constitution, on ne fait rien pour les écolières dans nos maisons d’éducation.

On me dit cependant, que, depuis un an ou deux, il y a, dans quelques institutions, des améliorations sensibles sous ce rapport.

On fait suivre aux élèves un cours de callisthénie, très convenable même, m’assure t-on.

Allons, tant mieux, c’est un bon pas de fait.

Seulement, cet enseignement devrait être généralisé, et, les professeurs, d’une compétence de quelque mérite.

Je connais des couvents, où, ce sont les religieuses elles-mêmes qui donnent les leçons. On peut aisément se figurer que le voile, le bonnet, la guimpe et tout l’habit de la maîtresse, ne lui permettent pas de donner la leçon d’une façon commode.

Aussi, le cours ne subit guère de développements : les flexions en tous sens, les exercices sur la terre, le maniement des haltères, sont choses tout à fait ignorées et, pourtant, des plus nécessaires.

Il n’y a que l’élévation sur la pointe des pieds, et l’action des bras, en avant et en arrière, qui se cultivent un peu. Ce n’est pas suffisant.

La callisthénie doit former une partie essentielle de nos études. Elle est l’éducation physique aussi indispensable que l’éducation intellectuelle.