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ment envers nos hôtes, et ne nous dispense nullement de l’obligation de faire, alors que nous sommes sous leur toit, tout en notre pouvoir pour leur rendre la tache de nous amuser la plus douce possible.

Par exemple, les messieurs, au lieu de s’assembler dans le fumoir, devraient plutôt descendre aux salons et faire leur devoir, — puisque ce n’est pas un plaisir, — auprès des dames.

Il est entendu que ce n’est pas pour fumer qu’ils ont été invités.

Dans une des plus jolies réceptions que nous ayons eues pendant le carnaval, une vingtaine de jeunes gens, qui avaient répondu affirmativement à l’invitation, avaient, au dernier moment, brillé par leur absence. Cela réduisait au minimum le nombre des cavaliers, et, le nombre des jeunes filles étant toujours le même, la maîtresse de la maison se multipliait pour faire remplir les carnets des danseuses.

Abordant un flâneur, qui semblait muser dans le large corridor :

— Venez, lui dit-elle aimablement, que je vous présente à quelques jeunes filles.

Il refusa net, donnant pour excuse que son carnet était rempli. Il oubliait que le petit morceau de carton blanc, accroché à sa boutonnière par son cordonnet de soie, laissait voir une page vierge de tout nom.

— En voilà un que j’ai rayé de mes listes d’invités, conclut madame X.

Et, c’est bien fait.

Un autre ennui pour ceux qui reçoivent, c’est de voir arriver leurs invités bien après le temps fixé. Les soirées sont aux trois quarts terminées qu’il en arrive encore.

Ceci s’applique surtout aux petites veillées, où l’on