Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les maîtres des grenadiers de la Sarre à leurs amis de Royal-Roussillon.

« Votre détachement a passé à Verdun ; nous nous sommes empressés de le recevoir ; mais nous sommes affligés de vous marquer que le nommé Rossignol nous a provoqués d’une manière outrageante pour des militaires. Après le repas, on lui a proposé de faire assaut ; il a répondu qu’il n’y en avait pas d’assez fort pour se mesurer avec lui… Les grenadiers espèrent que vous corrigerez cet impertinent comme il le mérite. Si la retraite n’avait battu, nous l’aurions corrigé nous-mêmes. Il nous a été rapporté qu’il allait avoir son congé absolu, nous lui donnerons la passade. »

La lettre était signée par les deux premiers maîtres du régiment de la Sarre au nom de tous.

On me fit lecture de la lettre chez le major et l’on me questionna sur le contenu. Je répondis que la lettre était remplie de faussetés et que je ne leur avais tenu aucun propos malhonnête, que c’était une méchanceté de leur part pour ce qu’ils ne pouvaient tirer vengeance de leurs chasseurs… je ne les avais vus que le soir, veille de mon départ, et toute la compagnie des chasseurs attesterait que je ne leur avais fait aucune insulte.