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compte de mon arrivée, qu’il fallait m’attendre à aller en prison ; sur quoi je lui dis : Pour ce coup-ci, je ne l’ai pas volé. Il fut après souper, rendre compte au capitaine-commandant. Pendant ce temps, je partis et m’en allai à Paris voir ma famille. J’avais fait une permission moi-même, présumant bien qu’étant Parisien, on me garderait à vue pour que je n’aille pas au pays, mais je les prévins. Je fus arrêté à Houdan par des cavaliers de maréchaussée ; je leur montrai ma permission, et ils me laissèrent passer. Je restai huit jours à Paris à me divertir, après quoi, je partis pour rejoindre le détachement qui était près de Châlons.

En arrivant, on me mit à la tête du détachement, l’habit retourné et je fus en prison le long de la route.

Arrivé à Verdun, on me mit en prison à la ville. Le régiment de la Sarre y était en garnison. Ce régiment était lié d’amitié avec le nôtre. Les maîtres d’armes des chasseurs s’en furent demander ma liberté à notre capitaine qui la leur refusa, mais ils furent trouver leur colonel ; le colonel de la Sarre l’obtint de mon capitaine et je fus mis en liberté, à condition que je me constituerais prisonnier en partant de Verdun, jusqu’à la garnison. Je pus donc me divertir avec mes camarades.