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CHAPITRE V


En semestre. — Je commence à m’ennuyer à Paris. — Une remarquable affaire. — Je suis pris pour un autre. — Un louis à qui me prête une épée. — Ma conversation avec le nommé Patrès. — Blessure mortelle. — Avec la protection du marquis de Livry.


L’année s’écoula. Vint ensuite le temps des semestres : mon homme me demanda si je voulais aller au pays. Je lui répondis que je le priais de me laisser tranquille et qu’il avait beau faire qu’il ne me prendrait pas cette année comme l’autre, que je ne voulais pas y aller. Il est bon de savoir que mon capitaine avait dit que tant qu’il aurait des oreilles au régiment, je n’irais pas en semestre. D’après ces paroles, il n’y fallait donc pas penser. Mais quelle fut ma surprise quand le capitaine vint un jour à la soupe et me demanda si je voulais aller en semestre. Je lui répondis qu’il en était le maître, mais que je ne voulais pas m’exposer à le lui demander, que j’avais couru de trop grands dangers. Il me répondit : « Si vous êtes