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lieue de la ville. Cette ville, qui porte le nom de l’île, est gouvernée par un roi arabe. Le capitaine Hulot parlementa avec le roi pour conclure le marché de notre réception. Il lui dit que nous étions envoyés par le gouvernement français en signe d’amitié pour contribuer à défendre ses possessions. Pour obtenir plus sûrement qu’il nous gardât, il lui fit donner deux canons de fonte de fer, un autre petit de bronze, une pièce de drap écarlate, de la poudre, du plomb et vingt-huit fusils. Cette convention bien stipulée, le brick cingla vers l’Île-de-France, ne nous laissant pour toutes ressources que quelques centaines de biscuits et un carteau d’arak[1]

  1. Extrait du journal du commissaire Laffitte :

    Le 10 germinal, la corvette mouilla à Anjouan.

    Le 11 germinal, à sept heures du matin, le commissaire du gouvernement se rendit auprès du roi pour lui renouveler l’assurance de l’amitié de l’Ile-de-France… Les présents ont été débarqués, notamment la pièce à la Rostaing que le roi désirait vivement, afin d’avoir un canon mobile à opposer aux descentes des Malgaches. Plusieurs coups de cette pièce ont été tirés devant lui, afin qu’il connût ainsi que ses officiers la manière de s’en servir et de la manœuvrer.

    Le 12 germinal, le roi a exigé du commissaire du gouvernement qu’il réglât la conduite des Français relativement aux ordres qu’il leur donnerait, relativement aux usages des Anjouannais, et relativement aux femmes du pays.

    Revenu à bord, le commissaire fit appeler le citoyen Rossignol pour le prévenir que, d’après la confiance que les autres lui témoignaient, il avait été désigné comme leur chef, en lui adjoignant