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revoir, lui témoignèrent l’inquiétude qu’ils avaient eue sur son sort ; tandis qu’ils lui parlaient, la troupe qui était à bord du Bélier effectuait sa descente sous le commandement du capitaine Dejean et paraissait n’avancer qu’avec précaution. Le général Rossignol alla vers les soldats en disant : « Mes camarades, ne craignez aucune résistance de notre part, nous ne savons qu’obéir et souffrir. »

Il n’existait à Mahé aucun trouble, aucun crime, aucun délit ; pas même la plus légère rixe ; il n’y avait pas de coupables : tous devaient donc s’attendre à rester à Mahé. Aussi lorsque le citoyen Laffitte, commissaire envoyé par le général Magallon, eut dit qu’il fallait aller à bord du Bélier pour y être interrogé, Rossignol et beaucoup d’autres s’empressèrent de s’y rendre. Ils y furent reçus avec la plus horrible dureté, entassés les uns sur les autres dans un entrepont bas et obscur et étendus sur des câbles. Cependant le commissaire Laffitte ne tarda pas à voir de ses propres yeux qu’il n’existait aucun trouble aux Seychelles, qu’aucun délit n’y avait été commis, qu’aucune femme n’y avait été outragée, que toutes les habitations étaient tranquilles, qu’aucun habitant n’avait découché de son lit, que nous n’avions ni armes, ni moyens, ni volonté de nuire, en-