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ce canton, qu’ils les arrêtaient, les attachaient, les amenaient chez l’agent municipal et les entassaient dans une de ses paillotes à la porte et à la fenêtre de laquelle ils avaient placé deux factionnaires, avec ordre de tuer sans miséricorde celui qui tenterait de sortir de cette prison ou charte privée.

Ils voulurent même forcer l’habitant Biarieux, chirurgien, à prendre les armes contre nous, ce qu’il refusa, assurant qu’il ne s’armerait jamais contre des gens paisibles et tranquilles ; aussi fut-il arrêté et incarcéré ; on voulut même le faire déporter pour cela[1].

Le lendemain matin, le citoyen Quinssy vint à terre et nos malheureux compagnons, ravis de le

    cation ne communique, jusqu’à nouvelle détermination, avec les îles adjacentes à celle de Mahé ;
    « 4° qu’il mette un embargo général sur tous les bâtiments, même sur ceux qui se trouveraient en partance. »
    Suivent les détails de l’opération tentée, de concert avec les habitants des Seychelles et les nègres réquisitionnés « pour prendre les déportés entre deux feux, s’ils osaient résister ou les arrêter s’ils voulaient s’enfuir. »

  1. Aujourd’hui, ce citoyen vit retiré à l’île de la Réunion, » ajoute le mémoire des déportés signé du 22 germinal an XII de la République française une et indivisible.

    La déportation projetée du chirurgien Biarieux est d’ailleurs certifiée par un article de la délibération prise par les habitants des Seychelles présidés par le commissaire extraordinaire Laffitte. Cette commission arrêta, en outre, que les quatre noirs transportés sur l’Ile-aux-Frégates seraient embarqués sur la corvette le Bélier.