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nègre qu’il fit naître dans le cœur de ceux qui ne la connaissaient pas le désir de voir cette danse bizarre. De ce nombre était un nommé Serpolet, qui n’avait que peu l’usage du monde, et encore moins celui des colonies.

Dans l’intention d’aller voir danser les noirs, cet homme partit le dimanche suivant pour se rendre chez Vola Maelfa. En son chemin, ne connaissant pas l’habitation, il demanda des indications à un noir qu’il rencontra et qui appartenait au citoyen Leguidec (de Bourbon). Ce noir lui répondit que s’il voulait l’accompagner il le conduirait droit chez Vola Maelfa, parce qu’il allait à un bal que ses noirs donnaient ce jour-là. Serpolet, heureux de cette rencontre, accompagna le noir qui le présenta à ses camarades dès qu’ils furent arrivés. Les noirs, se trouvant honorés d’avoir un blanc parmi eux, lui offrirent sa part de leurs rafraîchissements. Serpolet accepta faute de connaître l’usage des colonies, et il prit part au gala. S’en étant vanté à son retour, nous le réprimandâmes fortement.

Cette affaire semblait éteinte, mais Malavois en ayant été informé fit répandre le bruit que la visite aux noirs de Vola Maelfa était un commencement du grand complot de soulever les noirs,