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Rappelle-lui qu’il m’a promis d’être mon défenseur, tant qu’il serait au ministère.

Je demande à jouir de la tranquillité, car je n’ai rien fait que de juste.

J’attends de toi cette dernière justice. Salut.

Rossignol.


23 nivose an IX (13 Janvier 1801).
Au Ministre de la police.
Citoyen Ministre

D’après vos ordres, aidé de vos conseils, je me suis rendu à Melun, croyant y passer un séjour au moins tranquille : il paraît que le sort en a décidé autrement, puisque le préfet du département vient de me faire arrêter. Son ordre était motivé sur la lecture qu’il avait faite des journaux.

J’ai refusé d’obéir à cet ordre arbitraire et j’ai motivé mon refus sur ce qu’il n’avait pas le droit de m’arrêter à moins qu’il ne me montrât l’ordre émané du gouvernement auquel je suis prêt d’obéir.

Il a fait laisser chez moi trois gendarmes jusqu’à ce que vous ayez décidé sur ma personne.

Je demande que vous vouliez bien me faire rayer de cette liste de déportation. Vous rendrez justice à celui à qui vous avez rendu service. Je me rappelle que vous m’avez promis d’être mon defenseur près du premier Consul, tant que vous seriez au ministère. J’attends…

Rossignol.

En marge on lit :

Le ministre a donne l’ordre de le conduire à la Préfecture de police.