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Dans les papiers trouvés chez Babeuf et qui furent versés au procès, se trouvait ce billet de Germain daté de la main de Babeuf, qui l’avait reçu :

20 floréal.

« Nous devons nous réunir chez Massard, à 4 heures de relevée, pour y organiser nos dernières dispositions avec les principaux agents. Au sortir de là, faites-moi savoir où nous nous réunirons, paraissant impossible d’aller chez Drouet.

« Par les avis officieux qui m’ont été donnés, j’ai la preuve que l’on me suit activement. Je crains d’aller chez toi.

« Réponds-nous de suite.

« Ch. G. »

    Le café se trouve au rez-de-chaussée, et par le nombre de ses vitraux ressemble assez à une cage ouverte à tous les regards. Devant, derrière, sur les flancs, sont de grandes portes de glaces transparentes. À sept ou huit pas de la principale porte d’entrée, et sur la façade du boulevard, d’élégantes marchandes de modes ont fixé leur temple de toilettes, dans lequel la foule des amateurs et amatrices se presse à toutes les heures du jour et de la nuit. À quelques pas de là est un nombreux corps de garde.

    « À trois portées de fusil sur la gauche, rue Neuve-des-Capucines, se trouvaient alors, en germinal, l’état-major général de l’armée parisienne, les bureaux des commissaires de la guerre, le département de la Seine, et le ministre de la Justice, un des hôtels de la Trésorerie nationale, établissements qui provoquaient dans le quartier une plus grande et plus active surveillance, un concours de patrouilles à pied et à cheval, des vedettes, des factionnaires et des espions de police. À droite, deux portées de fusil avant le café, est la fameuse promenade qui, par la fréquentation habituelle de tous les agioteurs, de tous les escrocs, de toutes les luxueuses prostituées, a mérité le surnom de petit Coblentz… »