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rait l’exiger. Cet acte insurrectionnel fut généralement approuvé.

« Babeuf lut ensuite un acte subséquent qui devait paraître au milieu de l’insurrection. Il y eut une petite observation sur ce second acte ; il y avait quelques mots qu’on trouvait impolitiques, tels que les mots jugement du peuple… Rossignol voulait qu’on s’exprimât formellement, qu’on nommât les choses par leur nom ; car il n’entrait pas dans son caractère que le peuple se trompât sur ce qu’il avait à faire. Babeuf dit : « Vous avez raison ; car il est essentiel de faire d’abord, de faire faire au peuple, des actes qui l’empêchent de rétrograder… » On me demanda ce que j’en pensais.

« Je leur dis : Citoyens, je vois avec bien de l’évidence que vous avez en main cent fois plus de moyens qu’il n’en faut pour renverser le gouvernement actuel, mais, je vous l’avouerai, il me reste quelque chose que je ne puis pas concevoir. Qu’est-ce que vous mettrez en place, au moment où vous aurez subito renversé le gouvernement ? Qu’aurez-vous à mettre en place ? Vous voulez, dites-vous, établir la constitution de 93. D’accord. Mais avez-vous là une Convention toute prête, pour dire : Nous jetons ceux-ci en bas et nous plaçons ceux-là ? N’y aura-t-il pas un intervalle entre la chute