confiance, qu’il en est peu dont le courage ait été plus ardent et le patriotisme plus pur.
C’est avec des mots et des calomnies qu’on m’a signalé à la République entière comme un mangeur d’enfants ; c’est avec des mots et des calomnies injustifiables que l’on m’a traîné pendant seize mois de cachot en cachot.
Mon existence est un miracle auquel mes oppresseurs ont encore peine à croire, car ils avaient parfaitement organisé contre moi et mes malheureux compagnons d’infortune le système affreux qui pendant si longtemps a fait ruisseler le sang des plus purs républicains.
Si je respire encore, je le dois à la vertu du Peuple.
Je m’honore des persécutions inouïes que j’ai éprouvées : le malheur agrandit l’âme et double le courage.
Fidèle à la Liberté, à la République et au Peuple, c’est peu d’avoir souffert pour eux, je jure de les défendre jusqu’à la mort et je signe mon serment.
Décadi, 30 brumaire an IV (21 noverabre 1795).
(Fin des Mémoires de l’auteur.)