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contre moi. Tâchez donc de lui en indiquer quelques-uns ; ah ! je vous assure que vous lui ferez grand plaisir.

Quant à l’indulgence dont vous parlez, je n’ai besoin que de justice ; et si la Convention était composée tout entière d’hommes comme vous, je pourrais craindre de ne l’obtenir jamais, puisque l’ordre du jour est la seule réponse que vous proposiez de faire à ceux qui viennent la réclamer en mon nom.

Vous vous seriez évité la peine de parler des autels que je dois demander à la barre pour Robespierre, si vous aviez voulu vous souvenir que ce fut par l’ancien comité, dont on désignait Robespierre pour le chef, que je fus destitué, et qu’ainsi, d’après les dispositions naturelles du cœur de l’homme, je ne puis pas être son adorateur[1].

  1. Je fus destitué des fonctions de général en chef par des hommes que l’intérêt de la patrie m’oblige de ne pas nommer : ils ont souffert pour la cause de la liberté, j’oublie leurs torts et mes propres persécutions. Puissent, dans ces moments de crise, tous les patriotes confondre leurs haines et leurs ressentiments personnels dans l’amour de la patrie… Qu’ils se réunissent pour ne se diviser jamais. Oh ! alors quels que soient les efforts et les prétendues ressources de la race impie des royalistes, des prêtres et des infâmes agioteurs, leur règne désolateur est près de finir. L’excès du mal amènera le bien. La République, entraînée par le crime sur le bord de l’abîme, reprendra toute sa gloire, et les républicains toute leur énergie. Gouvernement, si réellement tu veux le bien, souviens-toi que tu ne parviendras jamais à tes fins, si tu ne t’entoures des patriotes, de tous les patriotes, et si tu n’é-