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n’ai jamais abusé de ma victoire pour leur rendre la pareille ; après le combat je les ai fait traiter avec les égards que des vainqueurs généreux et puissants doivent aux vaincus.

Si les mesures employées par le gouvernement d’alors pour terminer cette guerre étaient insuffisantes, si les ordres que je recevais au nom de la Convention ne pouvaient pas faire triompher la République, la Convention était là pour observer, pour juger, pour ordonner ; quant à moi, ma mission était d’obéir et je l’ai remplie avec fidélité. Il n’y a que des gens de mauvaise foi qui puissent condamner ma conduite.

Aujourd’hui, la Convention nationale adopte des moyens différents, ouvre les bras aux rebelles repentants, leur offre l’amnistie et les rappelle dans le giron de la Patrie qu’ils ont si longtemps déchiré. Puisse cette mesure, qu’il ne m’appartient pas de juger, produire le bien qu’on en attend !

Que les Brigands abjurent leur rébellion, qu’ils déchirent le bandeau qui leur cache la vérité, qu’ils brisent de bonne foi les idoles de la royauté et du fanatisme, qu’ils secouent le joug des nobles et des prêtres, pour venir se ranger sous les drapeaux de la patrie et reconquérir le nom glorieux de Français que des chefs audacieux et perfides