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signol dit à Grignon, en présence de moi, Danican, suspendu pour modérantisme : « Ah ça, Grignon, te v’la général, tu vas passer la Loire, tue tout ce que tu verras, hommes, femmes et enfants… c’est comme ça qu’on fait la Révolution… » Et le général Danican atteste sur son honneur que ce furent là les propres expressions du « général septembriste » que je suis…

Eh bien, je suis aise de trouver ici une occasion de rendre justice au général Grignon. Je n’ai aucune connaissance des délits qui lui sont reprochés, mais je dois dire que si les républicains ont livré dans la Vendée cent combats aux Brigands, Grignon a assisté au moins à quatre-vingts, et je le donne pour un des plus braves soldats que j’aie connus de ma vie.

Quant au propos que Danican me prête, je lui réponds : Jamais je n’ai vu Grignon à Angers ; et quand il serait vrai qu’immédiatement après le siège de cette ville nous nous y fussions trouvés ensemble, comment M. Danican, suspendu alors de ses fonctions, non pas comme modéré, mais comme lâche, aurait-il pu être témoin du propos qu’il me prête, lui qui, au moment même de l’attaque, avait eu la sage précaution de faire tout exprès une chute de cheval, pour attendre