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frappait[1], et quand tu déshonnorais le choix du peuple en te livrant aux excès les plus honteux, je le justifiais, moi, en exposant à chaque instant ma vie pour consolider la République[2]. Non seulement je n’ai pas à me reprocher la mort d’un seul soldat républicain, mais j’atteste ici que jamais je n’ai fait périr un seul brigand prisonnier, même s’il était pris les armes à la main, bien que la loi et les ordres particuliers que j’avais reçus m’y autorisassent. J’abandonnais aux commissions militaires le soin de les frapper, s’ils le méritaient, et je croyais que mon devoir se bornait à les combattre — sur le champ de bataille.

TROISIÈME DÉNONCIATION

J’avais, a dit Boursault à la Convention, des

  1. Un des motifs principaux de la haine contre moi de ce Bourdon et de beaucoup d’autres, c’est l’intime familiarité, la parfaite égalité qui régnait entre moi, les soldats de l’armée, et tout ce qui m’entourait ; général au moment du combat, j’étais, dans tout autre temps, parfaitement au niveau de tous les citoyens ; ma table était ouverte à tout le monde ; on y voyait le soldat comme l’officier, l’ouvrier comme l’administrateur… et ce mélange ne plaisait pas aux Messieurs qui n’aiment que la haute et bonne société. (N. de l’A.)
  2. Les turpides et les excès de Bourdon ont passé en proverbe, et Legendre de Paris en faisant allusion à la couleur de ses cheveux l’a peint d’un mot, en disant qu’il était rouge le matin et gris le soir, (N. de l’A.)