rité, me témoigna l’amitié la plus vive, — on sait qu’il est très démonstratif, — me fit plusieurs questions sur mon arrivée et mon séjour à Paris ; je lui en communiquai les motifs ; il m’engagea à ne pas négliger de venir le voir et me fit des reproches de ce que, pendant cet entretien, je ne l’avais pas tutoyé. Et c’est le lendemain que Boursault me dénonce et demande mon arrestation… Est-ce là le caractère de droiture qui appartient à un républicain, à un représentant du peuple ?…
Quant à moi, habitué à vivre au milieu des camps où tout genre de dissimulation est un crime, où l’amitié et la fraternité ne sont pas de vains mots, ou l’on n’embrasse pas hypocritement celui que l’on voudrait étouffer, — abstraction faite du caractère dont l’homme est revêtu et que je respecte, — je regarde comme un lâche, comme un fourbe, comme un fléau social, celui qui me serre la main, m’appelle son ami, et qui l’instant d’après me fait charger de fers !
J’étais depuis cinq mois entiers en arrestation et, au mépris de toutes les lois, je n’avais pas encore été interrogé. Las de tant d’injustice, j’avais écrit une circulaire à tous les membres de la Con-