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Je brave ensuite les menaces et les sarcasmes des royalistes, des brigands, des chouans et de tous leurs affidés[1] ; ils ne peuvent m’assassiner qu’au nom de leur Roi, de leur Dieu ! moi, je les ai combattus au nom de la République française et de l’Humanité.

Un vainqueur de la Bastille, un homme du Dix-Août, un des fondateurs de la République, a fait d’avance le sacrifice de sa vice… Un républicain doit s’estimer heureux quand il peut se dire à lui-même : J’ai travaillé avec désintéressement au bonheur de ma Patrie, j’ai fait tout ce qui dépendait de moi pour assurer son indépendance et sa liberté… Je puis, comme tant d’autres, être emporté par le torrent de la Révolution, mais un jour la postérité me rendra justice !

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Je ne connais point encore mon acte d’accusation, mais je juge qu’il doit principalement repo-

  1. Les affidés des brigands royalistes et chouans ce ne sont pas, suivant moi, les malheureux qui, les armes à la main, se battent jour et nuit sous leurs ordres sans savoir pourquoi : ceux-la sont leurs dupes.

    J’estime que leurs véritables auxiliaires sont ceux qui poursuivent les républicains sous les noms les plus atroces, qui les assassinent ou les font assassiner dans leurs cachots,… enfin ceux qui les accusent sans preuves parce qu’ils espèrent trouver pour les perdre des juges sans conscience. (Note de l’auteur.)