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brées ni les habitants surchargés. Je me rendis en personne auprès du général Kléber pour détruire cette bande de voleurs connue sous le nom de chouans.

Je fus huit jours consécutifs à leur poursuite. Cependant, à force de les faire serrer par les troupes républicaines, je parvins à leur tuer au moins quatre cents hommes. Après cette expédition, il n’en restait plus que quatre cents à réduire, encore étaient-ils la plupart sans armes.

Je revins à Rennes et ce fut le lendemain, 17 floréal (6 mai 1794), que je reçus ma destitution. Elle ne me surprit pas[1] : je l’attendais de jour en jour, depuis mon affaire de Port-Malo avec Billaud et Ruamps.

Je ne fus pas mis en état d’arrestation, mais mon chef d’état-major, le citoyen Hazard, fut emprisonné à Rennes. Pour moi, comme j’étais libre de me retirer où il me ferait plaisir, je choisis la ville d’Orléans pour résidence. Parti de Rennes avec un cheval de selle qui m’appartenait,

  1. L’arrêté du Comité de Salut public destituant Rossignol, en date du 8 floréal, an II, est signé :
    Billaud-Varennes,
    C.-A. Prieur,
    Carnot,
    Collot d’Herbois.