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la seule raison qui me forçait à donner ma démission, et que je les invitais à l’accepter au nom de la patrie. Ils me dirent que ce serait la Convention nationale qui déciderait de mon sort. — Quel qu’il soit, répondis-je, je saurai le supporter avec le courage d’un vrai républicain.

Après bien des propos de part et d’autre, ils ne voulurent point accepter ma démission et m’enjoignirent, au contraire, de continuer mon service. Je leur dis, en terminant, que le temps viendrait où l’on saurait me rendre plus de justice. Ruamps me répondit qu’il le souhaitait. Je sortis.

Dans la nuit de cette même conversation, Billaud partit pour Paris ; Ruamps resta quelques jours après et, le quatrième jour, partit de Port-Malo pour l’armée des Côtes de Cherbourg, avec le général Moulin. Au bout de huit jours, je reçus ordre de cesser tous les apprêts de l’embarquement et de disperser mes troupes sur plusieurs points différents, à savoir : partie sur les côtes de Cherbourg, partie dans le Morbihan et le reste sur les chouans.

Je fis cette besogne en conséquence et donnai les ordres nécessaires pour le départ des troupes de manière que les routes ne fussent point encom-