Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/306

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

défendu ; malgré cette explication, j’exigeai que l’on rendît les honneurs à la représentation nationale et l’ordre fut exécuté de point en point.

Tous les jours je recevais les ordres très sévèrement écrits de mes deux représentants. Cela me semblait bien dur. C’était à l’époque que l’on faisait le procès à Danton, Camille, etc. Ronsin et Vincent avaient été mis en état d’arrestation pendant quelques jours et rendus à la liberté : j’appris ces faits par les papiers publics.

Je commençais à rétablir ma santé et je fus leur rendre ma visite. Ils me reçurent avec un air gouvernant et de hauteur où je vis le dessein qu’ils avaient de m’attaquer.

Un de mes courriers, père de quatre enfants et homme de la Révolution depuis 89, fut arrêté sur leurs instructions, ils lui firent subir un interrogatoire visant un soi-disant propos tenu dans un café, pour savoir s’il avait soutenu que l’embarquement n’aurait pas lieu. Il répondit qu’il ne savait pas ce qu’on lui demandait et qu’il n’avait rien dit de ces affaires-là qui n’étaient pas de sa portée. Il fut mis au secret et j’en fus averti par un de ses camarades, courrier comme lui.

Je fus de suite chez eux et je réclamai mon courrier. J’attestai son civisme et sa bravoure :