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muniquer qu’avec deux représentants porteurs de pareils arrêtés émanés du Comité de salut public. J’appris qu’un représentant du peuple était arrivé dans la nuit incognito. Le lendemain, jour de décadi, il fut en costume au temple de la Raison ; je m’y trouvai avec mon état-major ; je m’approchai de lui et lui demandai son adresse : il me la donna. Je lui demandai à quelle heure je pourrais le voir : il s’engagea pour six heures. Au lieu et à l’heure dite, je vins avec mon chef d’état-major. Après plusieurs propos de politesse, il me demanda si je n’étais pas chargé d’une expédition secrète. Je lui dis que oui. Il me demanda encore quelles mesures j’avais déjà prises à ce sujet. — D’après mes instructions, lui dis-je, je ne peux les communiquer qu’aux porteurs d’un arrêté pareil au mien. Il me répondit qu’il en était chargé par le Comité de salut public, et il me fit voir ses pouvoirs. Aussitôt j’entrai en matière sur cet objet et lui fis part des ordres que j’avais donnés. Il me parut satisfait de mes réponses.

Billaud-Varennes arriva. Le lendemain, je fus lui rendre visite ; il logeait avec son collègue. La première fois il me reçut assez bien, il me connaissait comme membre de la commune du Dix-Août. Je leur dis que je viendrais tous les jours leur