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Les Brigands détruits, je n’avais plus qu’un petit parti de chouannerie à détruire. Ils étaient au

    Et Louis Blanc ajoute en note :

    « Nous devons communication de ce document, d’un intérêt à la fois si historique et si dramatique à M. Benjamin Fillon. Il fait du reste partie de pièces importantes imprimées en 1794 et formant une brochure in-8 de 22 pages devenue presque introuvable. »

    On pourrait donc croire que l’historien a bien vu la brochure dont il parle, mais à la suite de l’interrogatoire du prince de Talmont, p. 378, il imprime :

    « La copie sur laquelle celle-ci a été faite est de la main de Rossignol. Elle paraît provenir des papiers du Comité de salut public, auquel elle avait sans doute été adressée par le général. Elle porte cette note marginale : numéro 6124, 16 pluviôse. — Elle passa ensuite entre les mains de Courtois, auteur du rapport sur les papiers de Robespierre. » (Note de M. Benjamin Fillon.)

    La question se pose donc de savoir si Louis Blanc a connu la pièce manuscrite ou la pièce imprimée, et ce détail n’est pas sans importance, car Rossignol, en rappelant ici ces demandes et réponses qu’il fit imprimer, indique d’abord un détail essentiel qu’on ne retrouve pas dans la citation de Louis Blanc.

    Le Mémoire justificatif de Rossignol insiste encore sur cette scène et prête à de Talmont des expressions peu concordantes à l’interrogatoire qu’ont recueilli les historiens. Il convient en effet de remarquer que Louis Blanc citait l’interrogatoire du prince de Talmont après M. Patu-Deshautchamps, écrivain royaliste, qui l’avait rapporté en 1835 dans son livre sur la Vendée, Dix ans de guerres intestines, en reconnaissant qu’il avait trouvé cette pièce manuscrite sans date et sans signature aux Archives de la Guerre.

    En présence de la note de M. Benjamin Fillon, on ne peut pas affirmer que l’imprimé original ait été plus connu de Louis Blanc que de M. Patu-Deshautchamps.

    Sous ces réserves, voici la version connue de l’interrogatoire du prince de Talmont :

    Talmont. — N’est-ce pas au général Rossignol que j’ai l’honneur de parler ?