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pleine déroute ; plusieurs de leurs chefs furent tués ; d’autres passèrent la Loire et rentrèrent dans la Vendée, tels que Stofflet et quelques autres. Le prince Talmont fut pris en Bretagne[1] et fut emmené à Rennes au quartier général devant le représentant du peuple ; de là, il fut envoyé à la Commission pour être jugé comme chef des rebelles ; il fut condamné. J’ai eu avec lui une conversation très chaude que j’ai fait imprimer avec mes demandes et ses réponses, et il est vrai qu’il me dit en présence de témoins que j’étais le seul avec lequel il n’avait pas eu de correspondance[2].

    part de leurs femmes, de leurs berlines, leurs charrettes, leurs caissons, leurs canons. Westermann qui les poursuit nous assure qu’il va leur prendre leurs deux dernières pièces et le caisson qui leur reste… Carpentier, Delaage, Decaen ont fait et font merveille.

    Au Mans, le 23 frimaire an II.

  1. D’une lettre de Garnier (de Saintes) à la Convention.

    Alençon. 15 nivôse, l’an II de la République une et indivisible.

    L’ex-prince Talmont, citoyens collègues, vient d’être arrêté auprès de Fougères ; ce Capet des Brigands, souverain du Maine et de la Normandie, mérite bien de figurer sur le même théâtre que son défunt confrère…

  2. « Comme contraste bien digne d’arrêter les regards de l’histoire, dit Louis Blanc, nous placerons ici (Hist. de la Révolution, t. XI, p 373) un document très curieux que nos prédécesseurs semblent avoir ignoré, et qui remonte à une date antérieure au 9 thermidor. Rien de plus frappant comme indication de la pente que, depuis ce moment, les esprits avaient descendue, en tout ce qui était force d’âme, conviction fière et dignité. C’est l’interrogatoire du prince de Talmont par Rossignol. Le langage de part et d’autre est d’une hauteur qui rappelle une scène de Corneille. »