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Je fus nommé général en chef des trois armées réunies de Brest, l’Ouest et Cherbourg[1].

Dans la mauvaise journée dont j’ai parlé, l’ennemi n’a pas eu une seule de nos cartouches et pas une pièce de canon, car j’avais eu soin, avant de faire marcher les hommes, de les munir personnellement de munitions et la cavalerie se tenait prête à leur en porter de nouvelles, mais les caissons de cartouches n’étaient qu’à une certaine distance de l’attaque qui devait être faite. Dans le conseil de guerre, qui avait été précédemment tenu à Rennes, j’avais fait arrêter qu’il n’y aurait par division qu’une pièce de huit et un obusier ; c’était une mesure de circonstance très urgente, car souvent les Brigands n’ont eu des munitions de nous que parce que chaque bataillon avait ses deux pièces de campagne, ce qui devenait très

    de salut public a la plus grande confiance dans les talents et les vertus civiques de Rossignol », et élevant la voix : « Je déclare aux officiers généraux qui m’entourent, que, quand même Rossignol perdrait encore vingt batailles, quand il éprouverait encore vingt déroutes, il n’en serait pas moins l’enfant chéri de la révolution et le fils aîné du Comité de salut public. Nous voulons, continua-t-il, qu’il soit entouré de généraux de division capables de l’aider de leurs conseils et de leurs lumières. Malheur à eux s’ils l’égarent ! car nous les regarderons seuls comme les auteurs de nos revers, chaque fois que nous en éprouverons. »

  1. Le brevet de ce commandement spécial porte : « Au nom de la République française une et indivisible.