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gênait beaucoup dans leur marche. J’avais formé des brigades de tirailleurs pour faire la guerre de partisans : l’une était commandée par le général Marigny et l’autre par le général Westermann. Ces deux brigades ne cessaient de poursuivre l’ennemi et continuellement l’inquiétaient, tant sur le flanc qu’en tête des colonnes.

Plusieurs combats ont été livrés à cette époque et tous avantageux pour la République. Granville fut attaqué, mais les Brigands y furent mal reçus. Toutes les troupes de ligne et les citoyens se battirent avec un courage vraiment héroïque et l’ennemi fut obligé de se reployer avec une perte considérable.

À cette époque, on trouva sur un brigand, qui avait été tué, une correspondance où la venue d’un renfort d’émigrés était annoncée[1]. En partant de Jersey et de Guernesey avec beaucoup de munitions, ils devaient débarquer à Cancale. Le représentant du peuple Laplanche arrivait alors à la tête de l’armée des côtes de Cherbourg. Nous cherchâmes, d’accord ensemble, à les prendre dans leur propre piège. Je fis partir de Rennes trois mille hommes en poste avec quatre compagnies de canonniers, et le citoyen Laplanche et

  1. Les papiers du comte de Puisaye.